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Vos questions

 

Voici une série de questions sur le projet du Parc national dans le Sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse

1. Qu’est ce qu’un parc national ?

Selon sa définition internationale, un parc national est un territoire d’une taille majeure dans lequel la protection des êtres vivants et des processus et dynamiques des milieux naturels est l’objectif principal, ainsi que la promotion de l’éducation et des aspects récréatifs. L’intérêt d’une telle zone n’est donc pas uniquement de protéger un patrimoine naturel majeur, il est aussi social et économique. Il permet le développement du territoire, notamment par le tourisme, basé sur un environnement naturel de haute qualité. 

Dans le monde, il existe 4000 parcs nationaux. Parmi ceux-ci, 400 sont situés en Europe. En Belgique, il n’existe actuellement qu’un seul Parc National : le Parc National Hoge Kempen (Haute Campine). Ce dernier a été créé en 2006, et couvrait alors 5700 ha de forêts et de landes. Actuellement, il mesure plus de 12.000 ha et a permis la création de 5000 emplois ! La Flandre a récemment, elle aussi, lancé un appel à projets visant à reconnaître plusieurs nouveaux parcs nationaux sur son territoire

Les critères du gouvernement wallon pour porter une candidature “Parc national” sont les suivants:

  • Un espace d’une taille suffisante et cohérent:
    une surface minimale de 5000 ha de territoires naturels, qui pourront être divisés en plusieurs zones dont au moins une zone principale de 2500 ha. Le périmètre devra contenir 90% minimum de zones “naturelles” et 10% maximum d’enclaves (routes, constructions…).
  • Des qualités biologique et environnementale remarquables:
    40% minimum de la surface devra disposer d’un statut de protection (Natura 2000, sites classés, réserves naturelles…) et 75% d’un intérêt biologique (forêts anciennes, intérêt paysager…). 
  • Une valeur d’expérience unique, originale et reconnaissable du projet à l’échelle du territoire wallon, mais aussi des autres parcs nationaux à l’échelle internationale. 
  • Une coalition territoriale : des partenaires volontaires s’engagent à développer le projet, ainsi qu’à le cofinancer à 20% minimum.

Le Parc national wallon se conforme ainsi aux standards internationaux de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La richesse naturelle du Sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse et ses qualités écologiques permettent de positionner le territoire comme candidat idéal dans le cadre de cet appel. 

2. Quelles sont les différences entre une réserve naturelle, un parc naturel et un parc national ?

Ces trois concepts sont assez différents, par leur taille ainsi que par leurs missions. 

Les réserves naturelles ont souvent une surface limitée, qui ne permettent donc pas la restauration des processus et dynamiques naturels. Leur objectif principal est de préserver les habitats ou les espèces présents. Elles ne sont pas directement liées à des objectifs de développements socio-économiques, récréatifs ou touristiques. Elles bénéficient d’un statut de protection fort via la loi de la Conservation de la Nature. 

Contrairement à ces dernières, un parc national dispose d’une étendue suffisante de minimum 5 000 ha, qui permet aux processus naturels de se développer. Les parcs nationaux ne disposent pas de statut de protection supplémentaire par rapport aux territoires englobés dans le périmètre. Les objectifs d’un parc national incluent le développement d’une offre de loisirs et de récréation basée sur une nature de haute qualité. 

Un parc naturel est un territoire rural riche en biodiversité de minimum 10 000 ha, qui, contrairement à un parc national,  englobe également les zones d’activités, les zones artificialisées et les villages par exemple. Il a pour but de promouvoir un développement des activités humaines compatible avec la préservation des richesses biologiques et des paysages. Un parc naturel peut donc englober un parc national, ainsi que des réserves naturelles. 

 

Réserve naturelleParc nationalParc naturel
Superficie (BE)En moyenne 34 ha Min. 5 000 haEn moyenne 46 000 ha
MissionsConservation et protection de la nature

Conservation et protection de la nature

Le développement durable, sur les plans économique et social, et l’amélioration de la qualité de la vie

l’Éducation, la récréation et l’écotourisme

Conservation et protection de la nature et le patrimoine paysager

Le développement durable, sur les plans économique et social, et l’amélioration de la qualité de la vie

L’accueil, l’éducation et l’information du public

la mise en œuvre d’opérations de développement rural dans les communes qui le composent

ActeursAssociations NatureCoalition Territoriale, bureau du Parc nationalCommunes, équipé du Parc naturel
Statut LégalOuinon (actuellement)Oui
Catégorie UICNCatégorie Ia et IbCatégorie IICatégorie V
3. Pourra-t-on couper du bois dans le Parc national ?

    Oui. Par définition, un parc national n’interdit pas la coupe d’arbre. Chaque propriétaire et gestionnaire reste libre de décider du niveau de contraintes qu’il souhaite dans le respect des réglementations existantes. Dans le projet qui nous concerne, il sera spécifié que, sur base volontaire des propriétaires des terrains, des surfaces boisées seront consacrées à la protection intégrale (sans exploitation) où on laisse les forêts vieillir. Cela contribuera à renforcer la résilience de l’ensemble de l’écosystème forestier sur le territoire, ainsi que les surfaces faisant l’objet d’une gestion humaine (p.ex. des pratiques d’affouage). Il restera donc des forêts exploitées, dans et autour du périmètre du Parc. 

    Il en va de même pour la récolte de champignons par les locaux, qui sera toujours possible sur le territoire. 

    Le Parc national ne contraindra donc pas l’usage de la forêt par les habitants, il s’agit même plutôt d’une opportunité pour permettre le maintien d’une forêt résiliente.

    4. Pourra-t-on encore chasser dans le Parc national ?

    Oui. Des lois spécifiques encadrent la pratique de la chasse, le Parc national n’ajoute aucune disposition à ces lois. Les baux de chasse ne sont donc pas interrompus par la création d’un parc national. Une discussion sera entamée avec les acteurs du monde de la chasse pour aboutir à des objectifs communs entre le développement d’un parc national et la pratique de la chasse. 

    5. Pourra-t-on rentrer librement dans le Parc national ?

    Oui. Le projet de Parc national n’est pas un projet de privatisation des espaces naturels, au contraire ! Il vise justement à faire connaître le patrimoine naturel au grand public. Bien qu’il sera important de préserver la quiétude de certaines zones, il n’y aura pas de restrictions d’accès supplémentaires pour les locaux. Pour les visiteurs, il est possible que certaines entrées aux espaces naturels soient payantes, comme c’ est le cas actuellement pour l’Aquascope Virelles. 

    6. Pourra-t-on poursuivre les activités agricoles actuelles ?

    Oui. Le Parc national n’a pas pour vocation d’imposer ni d’interdire certaines pratiques agricoles. Chaque propriétaire et gestionnaire reste libre de décider du niveau de contraintes qu’il souhaite, dans le respect des réglementations existantes. L’adhésion d’un agriculteur au Parc national peut constituer une opportunité en termes de marchandisation des produits du terroir, de possibilités d’aménagements ou d’infrastructures, de gestion, de support technique ou administratif, etc. si ces développements sont cohérents avec les objectifs du parc.

    7. Pourra-t-on encore acheter des parts de bois de chauffage ?

    Oui. Le lotissement des coupes sera fait en fonction de la demande en parts de bois de chauffage. Les houppiers des gros feuillus, les 1ères éclaircies dans les plantations/régénérations feuillues et le petit rabinage constitueront toujours, à l’avenir, une ressource de bois énergie. L’augmentation de la proportion de feuillus dans le massif communal en raison du changement climatique est une garantie pour le maintien de cette ressource. Chaque village conservera par ailleurs sa ressource propre et les accès nécessaires seront maintenus.

    8. Est-ce que je dois donner mon accord pour que mon terrain agricole/forestier se retrouve dans le périmètre du Parc national ? A quoi s’engage un propriétaire si son terrain est repris sans le périmètre du Parc national ?

    Oui et non. Chaque propriétaire concerné par le périmètre du parc sera consulté. Un accord des propriétaires sur 80% minimum de la surface du Parc national est nécessaire. Cet accord d’adhésion n’implique aucune contrainte ni obligation ; il s’agit d’un accord de principe sur la création du Parc, et donc du souhait de bénéficier des opportunités que le projet de Parc favorisera. Chacun est libre de chercher à contribuer aux objectifs du Parc national au-delà de cet engagement moral. L’adhésion au Parc national peut constituer une opportunité pour les propriétaires en termes de possibilité d’aménagements ou d’infrastructures, de gestion, de support technique ou administratif, etc. si ces développements sont cohérents avec les objectifs du parc.

    9. Quels bénéfices apportera la création d’un parc national et qui en profitera ?

    Le projet du Parc national vise à développer des opportunités dans divers domaines: environnement, économie locale, emploi, qualité de vie, mobilité, etc. Pour les candidats retenus, des financements serviront à réaliser des investissements permettant de développer, restaurer, aménager, développer l’accueil et mettre en valeur les espaces naturels et le patrimoine de la région, pour servir de support à une activité économique et à la qualité de vie des habitants.

    La création d’un parc représente une opportunité pour la commune en termes de développement durable et de dynamisation de son territoire. Aussi, un parc attirera d’autres investissements (transports publics, infrastructures routières ou voies lentes par exemple). Un afflux de visiteurs plus continu le long de l’année stimulera l’entrepreneuriat des petits commerçants. L’entrepreneuriat local profitera également des différentes actions liées à la création du Parc et la mise en œuvre des différentes actions et infrastructures. Les acteurs de l’HoReCa et du tourisme du territoire bénéficieront également de ce nouveau flux touristique. Les agriculteurs verront la demande en produits locaux augmenter et certains pourraient y voir un incitant d’adopter des pratiques plus écologiques. Ceci pris en compte, pour les résidents, le Parc national apportera une meilleure offre en termes de commerces et de services locaux (p.ex. commerces locaux, connexions en transport publics), d’infrastructures (p.ex. voiries et pistes cyclables), de qualité de l’environnement, ainsi que de nouvelles opportunités d’emploi.

    Les investissements bénéficieront, en outre, à la nature comme à la communauté locale dans son ensemble, via la provision de services rendus par les espaces naturels, tels que l’amélioration du cadre de vie et du paysage, l’épuration de l’eau, une meilleure résistance à la sécheresse et aux inondations, etc. 

    Les porteurs de projet (voir Q9), s’engagent à développer le projet du Parc en concertation avec les différents usages, groupes d’intérêt, autorités et communautés locales, pour que la majorité des parties puissent bénéficier de sa réalisation. La création d’un parc est donc un projet par et pour tout le monde. 

    10. L’afflux touristique induit par le Parc national risque-t-il de nuire au bien-être de la communauté résidente et à sa tranquillité ?

    La crise sanitaire a révélé chez beaucoup le besoin de sortir et de profiter de la nature environnante. De plus en plus de visiteurs découvrent les espaces naturels. C’est un atout économique important pour la région. Cependant, des dérives sont déjà observées par les habitants (déchets, incivilités, manque de places de stationnement, mauvaise canalisation des touristes, forte pression sur certains sites…). 

    Un des objectifs du projet de Parc national est justement de gérer les flux touristiques en les répartissant de manière intelligente sur l’ensemble du Parc national. Le Parc souhaite également communiquer et transmettre des bonnes pratiques afin d’éviter les tensions et conflits entre usagers ainsi qu’un impact négatif sur l’environnement. Les expériences à l’étranger sont très positives et les intérêts de chacun sont au final mieux préservés. Le type de tourisme à développer dans un Parc national est un modèle de tourisme durable, en évitant les dérives liées au tourisme de masse. C’est une priorité du Parc national de mettre tout en œuvre pour que les habitants de la région n’aient pas l’impression d’être envahis de visiteurs. 

    En ce qui concerne l’accessibilité d’une propriété, le Parc national n’impose pas de règles supplémentaires. Le respect de la législation existante sur les voiries ou le code forestier reste d’application. En dehors de ces législations, un propriétaire reste libre du type d’accès qu’il souhaite donner ou non. Dans certains cas, il peut être avantageux pour un propriétaire de mieux penser ou coordonner l’accès à travers sa propriété et/ou de bénéficier d’un aménagement permettant cet accès en limitant les désagréments éventuels.

      11. Par qui le projet du Parc national est-il porté ? Quelles seront les missions du  « bureau du Parc national » ?

      Le projet du Parc national s’appuie sur une coalition territoriale de partenaires volontaires qui s’engage à développer et réaliser le projet. Concrètement, on distingue :

      • la Coalition Cœur, où se retrouvent les partenaires clés du projet, qui se porte responsable de sa réalisation; 
      • la Coalition Large, où on retrouvent l’ensemble des partenaires qui soutiennent le projet;
      • le Bureau de projet, qui est l’équipe exécutrice du projet. Ce bureau assure la prise de contacts, la coordination entre les différents partenaires, le retour vers la Région Wallonne sur les avancées du projet, la mise en œuvre des différentes actions… Ce Bureau est le point focal pour toute question liée au projet du Parc national. Il s’assure que les actions à mener respectent les missions et objectifs d’un Parc national. 
      12. Quelle est la procédure pour être reconnu comme Parc national ?

      Une note d’intention doit être préparée par la coalition pour le 1/11/2021. Tout d’abord, la Région Wallonne vérifiera si les critères d’admissibilité sont atteints (concernant la surface, la qualité écologique et la composition de la coalition, voir le document de l’appel à projet). Ensuite un jury évaluera chaque candidature sur base des critères d’évaluation spécifiés dans l’appel à projet. 4 candidats devraient être sélectionnés d’ici à fin 2021. De janvier à octobre 2022, ces 4 candidats préparent un plan opérationnel (sur 5 ans) et un plan directionnel (sur 20 ans). Cette phase de présélection sera financée par la Région Wallonne à la hauteur de 250 000 euros. Sur base des plans opérationnel et directionnel, le jury choisira les 2 Parcs nationaux officiels. Pour ces deux lauréats, le mise en œuvre du projet débutera en janvier 2023. Ils seront cofinancés par la Région Wallonne pendant 4 ans à la hauteur de 80%, avec un budget total de 13 millions par Parc. Les deux autres candidats recevront un montant de 250 000 euros (avec également un cofinancement de 20% à apporter) pour la mise en œuvre d’une partie des actions envisagées.