
Bialowieza © WildberryPassion
Selon une étude publiée récemment dans Nature, la conservation et la restauration des forêts anciennes pourraient apporter une contribution majeure à la lutte contre la crise climatique, à condition de réduire parallèlement les émissions de gaz à effet de serre.
« Laisser vieillir les forêts pour stocker un énorme volume de carbone » : c’est le titre de l’article de The Guardian, qui résume une étude récente sur la capacité des forêts naturelles à soutenir la lutte contre le changement climatique.
L’étude, publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature, est le fruit d’une collaboration entre des centaines d’écologistes de premier plan. Elle met en évidence le potentiel gigantesque des forêts naturelles en bonne santé dans la lutte contre le changement climatique. Car on parle ici avant tout d’écosystèmes qui se développent naturellement.
50 x les émissions annuelles des USA
« En permettant aux arbres existants de vieillir dans des écosystèmes sains et en restaurant les zones dégradées, les scientifiques affirment que 226 gigatonnes de carbone pourraient être séquestrées, soit l’équivalent de près de 50 ans d’émissions américaines en 2022 », relate The Guardian. Avant d’ajouter : « Ils préviennent toutefois que la plantation massive d’arbres en monoculture et la compensation ne permettront pas aux forêts de réaliser leur potentiel. »
Environ 61% de ce potentiel pourrait être atteint en protégeant les forêts pour leur permettre de se développer, mûrir et évoluer naturellement, à l’instar d’écosystèmes anciens devenus extrêmement rares, comme la forêt de Białowieża, en Pologne. Les 39% restants seraient obtenus en restaurant les forêts dégradées et fragmentées ou les zones déboisées. L’agroforesterie pourrait également jouer un rôle important, de même que les pratiques forestières des peuples indigènes.
La plantation d’arbres d’une seule espèce ne fonctionne pas
Une étude précédente sur la capacité des forêts à capter le carbone, publiée en 2019, avait suscité la controverse. Certains en avaient tiré l’idée (fausse) qu’il suffirait de planter de grandes quantités d’arbres pour compenser leurs émissions de carbone, plutôt que de réduire drastiquement celles-ci. Un raisonnement dénoncé comme relevant du « greenwashing » (ou écoblanchiment).
Cette fois-ci, les choses sont plus claires. Les chercheurs et chercheuses soulignent l’importance de la biodiversité pour aider les forêts à atteindre leur potentiel d’absorption du carbone et avertissent que la plantation d’espèces uniques ne permettra pas de réaliser le potentiel espéré. Ils rappellent également qu’il est urgent de réduire les émissions liées aux combustibles fossiles.
Des esprits plus critiques font remarquer que miser sur la nature pour réparer nos erreurs pourrait être un leurre. Selon eux, l’urgence est de mettre un terme à la déforestation et de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
Grâce à l’engagement des communes et du DNF (Département de la Nature et des Forêts wallon), le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse participe au retour des forêts naturelles, riches en vieux arbres, en bois mort et en biodiversité, à travers sa charte forestière et ses 1.700 ha de réserves biologiques intégrales, où la forêt en libre évolution est rendue à ses dynamiques naturelles.
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