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Restaurations de pelouses calcaires

 

Le Parc national répond à vos questions.

Vous vous posez une question concernant les actions du Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse et de ses partenaires en faveur de la restauration et de la conservation des pelouses calcicoles de Calestienne ? La réponse à votre question se trouve à coup sûr sur cette page. Ce n’est pas le cas ? Contactez-nous

Pourquoi rouvrir et restaurer des pelouses en Calestienne ?

Les pelouses calcicoles ou « calcaires » sont des milieux semi-naturels qui sont l’héritage de plusieurs siècles de traditions pastorales locales. Elles contribuent à la fierté et l’attractivité de notre région, notamment parce qu’elles abritent une faune et une flore rares dans nos régions, dont des orchidées sauvages et des plantes aromatiques. Certaines d’entre elles ne se rencontrent nulle part ailleurs en Wallonie. Préserver de tels milieux, rares et menacés, est un devoir imposé par l’Union européenne. C’est aussi la poursuite d’un long travail, commencé bien avant l’existence du Parc national ESEM.

En quoi ces milieux calcaires sont-ils si exceptionnels ? Ce sont juste des pelouses, non ?

La Calestienne est un chapelet de collines (« tiennes ») avec une roche calcaire affleurant par endroits, entre deux zones dominées par le schiste – l’Ardenne et la Fagne. Le relief et le sous-sol, couplés à une exposition plein sud, ont donné naissance à des milieux très secs et un microclimat chaud l’été. Le pâturage traditionnel a ouvert ce milieu, qui s’est peu à peu peuplé d’espèces nombreuses et rares sous nos latitudes. On compte jusqu’à 50 espèces végétales par mètre carré ! Parmi elles, certaines ne sont présentes qu’ici en Wallonie (le lin à feuilles étroites p.ex.). D’autres plantes (origan, serpolet…) et des insectes (criquets, papillons…) se rencontrent généralement bien plus au sud.

Pourquoi recréer des pelouses calcicoles qui avaient disparu, et où cela va-t-il s’arrêter ?

Il y a deux siècles, on comptait pas moins de 2.000 ha de pelouses en Calestienne. Il n’en reste que 120 ha. En réhabilitant un nombre limité de pelouses (80 ha en tout, pour atteindre 200 ha de pelouses, sur les 22.000 ha du Parc national), le Parc national ESEM et ses partenaires veulent assurer la survie de ces milieux. Pour continuer à exister, un écosystème a besoin que ses différentes parcelles soient suffisamment connectées, c’est-à-dire assez proches les unes des autres. Le pollen et les graines peuvent alors voyager entre les parcelles, ce qui assure la pérennité des populations végétales et des animaux qui en dépendent. Ce projet permet aussi de consolider des actions qui avaient été menées préalablement par divers acteurs locaux, comme le Parc naturel Viroin-Hermeton et Ardenne & Gaume.

Qui a décidé d’exploiter des pins pour restaurer des pelouses, et qui est chargé de ce travail ?

La restauration de pelouses calcicoles a été décidée par les communes concernées, en concertation avec le DNF (Département Nature & Forêt de la Région wallonne), sur la proposition du Parc national ESEM et de son partenaire Ardenne & Gaume. Le Parc national finance les études et interventions techniques, qui sont coordonnées par Ardenne & Gaume. Le DNF se charge de la vente publique des bois et de la mise en œuvre des chantiers d’exploitation. Une fois l’exploitation terminée, c’est la combinaison d’une gestion par pâturage et d’une gestion mécanique qui permettront à la végétation d’évoluer naturellement vers la pelouse calcaire. Les zones concernées par l’abattage ont été sélectionnées avec soin et sont très limitées (80 ha en tout, à comparer aux 22.000 ha du Parc national).

Pourquoi mettre des moutons sur les tiennes calcaires ?

Autrefois, les habitants des villages confiaient leurs moutons et leurs chèvres à un berger, qui les emmenaient pâturer dans les collines (« tiennes »). Les pelouses calcicoles sont le fruit de cette tradition. Comme tous les milieux ouverts (prairies, landes…), les pelouses doivent être pâturées ou fauchées régulièrement pour continuer à exister. Autrement, les buissons et arbustes les envahissent et étouffent leur végétation typique, qui disparaît tout simplement de nos régions. Faire renaître cette activité pastorale, c’est donc un moyen écologique et bucolique d’entretenir ces prairies. Mais cela permet aussi de (re)développer des activités économiques et de l’emploi.

Pourquoi clôture-t-on des pelouses calcaires alors que le Parc national promeut le pâturage itinérant?

C’est une bonne question. En effet, notre troupeau se déplacera la plupart du temps dans des espaces non clôturés. Cependant, la Calestienne abrite aussi des pelouses gérées avec d’autres modes d’éco-pâturage, comme le pâturage tournant. Dans ce cas, les bêtes sont laissées plusieurs jours ou semaines au même endroit, sans la surveillance d’un berger. Ces parcelles doivent donc être clôturées. Les récents ajouts de clôture à Viroinval ne sont pas une initiative du Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse. N’hésitez pas à vous adresser aux communes concernées pour en savoir plus.

Pourquoi couper des pins pour restaurer des pelouses ?

Il est vrai que quelques coupes sont nécessaires pour recréer un réseau de pelouses calcicoles résilient et pérenniser cet habitat précieux sur le long terme. Ce n’est pas la partie la plus agréable du travail. Et c’est pourquoi il a été décidé de réduire les abattages au strict nécessaire (80 ha sur les 22.000 du Parc national). Le choix de restaurer des parcelles couvertes de pins, plutôt que des bois de chênes ou de hêtres, s’explique facilement : les pins sont des arbres exotiques, plantés pour être exploités. On ne coupe donc pas la forêt naturelle, mais uniquement des plantations artificielles, qui étaient de toute façon destinées à l’exploitation.

Que se serait-il passé si les abattages n’avaient pas eu lieu ?

Les pins de Calestienne sont des arbres plantés en vue d’une exploitation ultérieure. Au départ, ils furent importés pour fournir du bois d’étai à destination des galeries de mines. Aujourd’hui, les pins sont destinés au bois d’œuvre ou de chauffe. Mais dans tous les cas, ces pins auraient été coupés, avec ou sans Parc national. Tout au plus a-t-on un peu accéléré le planning…

Que devient le bois extrait ? À qui cela rapporte-t-il ?

Les parcelles concernées étant des parcelles communales, le produit de la vente du bois revient aux communes propriétaires. La coupe et la vente de bois était d’ailleurs la destination prévue dès le départ pour ces plantations de pins.

Le Parc national et ses partenaires veulent-ils faire disparaître les pins de Calestienne ?

Non, ce n’est pas le cas. Même après les restaurations prévues (80 ha), la surface des plantations de pins restera largement supérieure à la surface totale des pelouses calcicoles. Actuellement, la zone nodale du Parc national en Calestienne comporte environ 20% de plantations de pins, pour moins de 5% de pelouses et 75% de forêt naturelle mélangée. Après les restaurations, il y aura à peu près 9% de pelouses et il y aura encore 15% de bois de pins.

Le Parc national fait-il quelque chose pour protéger les forêts ?

Les forêts représentent 78% du territoire du Parc national ESEM, c’est donc de très loin le type de couverture végétale le plus représenté. Dans les forêts du Parc national, les propriétaires s’engagent à respecter une charte de gestion, qui tend vers un maximum de naturalité et de biodiversité pour améliorer la résilience de l’écosystème. L’un des axes majeurs de la charte est la réduction du nombre d’arbres abattus, en particulier les vieux arbres, qui sont très précieux pour la biodiversité. Au niveau 1 (le plus élevé) de la charte, l’exploitation du bois est même totalement arrêtée. Cela concerne 1.700 ha de réserves biologiques intégrales. Des dizaines de milliers d’arbres échappent ainsi aux tronçonneuses.

Est-ce normal qu’un parc national coupe des arbres ?

L’exploitation du bois et donc l’abattage des arbres matures est la règle générale dans les forêts et plantations d’arbres de Wallonie. C’est aussi le cas dans les différents parcs nationaux. Cependant, le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse est original par sa volonté de laisser les forêts évoluer naturellement, et donc de supprimer l’abattage. 10% de nos surfaces boisées sont en libre évolution, un record dans notre pays. La coupe ciblée à des fins de restauration d’un milieu ouvert, comme les pelouses calcicoles, est une mesure de conservation de la biodiversité très courante. En effet, certains milieux ouverts (prairies…) sont des réservoirs de biodiversité. Celle-ci est menacée car ces habitats tendent aujourd’hui à se raréfier. Des coupes ciblées sont donc nécessaires dans un Parc national, dont la mission est de préserver la nature et la biodiversité.

Pourquoi privilégier des forêts indigènes mélangées à des plantations monospécifiques ?

Au fil des millénaires, la nature n’a cessé de prouver qu’elle était capable de s’adapter et produire des conditions de vie favorables pour les humains et les 8 millions d’autres espèces vivantes. Encore faut-il lui en laisser le temps et l’espace. C’est pourquoi le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse innove en laissant le plus possible de forêts en libre évolution. En outre, de nombreuses études montrent que les plantations d’une seule espèce sont plus vulnérables aux attaques d’insectes ravageurs (notamment les scolytes), et que les forêts naturelles riches en biodiversité sont plus résistantes face aux sécheresses, mais aussi plus efficaces pour fournir des services écosystémiques tels que la captation et la purification de l’eau, ou encore le stockage de carbone.

Mon terrain est en Calestienne, ai-je intérêt à le mettre dans le Parc national ?

Les surfaces intégrées au périmètre du Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse sont majoritairement des terrains publics, mais les propriétaires privés peuvent aussi adhérer au Parc national. Ils et elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à faire ce choix, qui leur permet de bénéficier d’un subventionnement à raison de 80% pour la restauration d’un milieu naturel ou semi-naturel tel qu’une pelouse calcaire. Si cela vous intéresse, contactez-nous à info@parc-national-esem.be pour vérifier si votre terrain est situé dans une zone éligible.

Où et quand auront lieu les restaurations de pelouses ?

La commune de Viroinval a prévu de restaurer 37,1 ha de pelouses calcaires. Divers sites ont  déjà connu des restaurations récentes. Souvent, les travaux sont de simples extensions de pelouses existantes. .  Les sites concernés : Quai des bois (Montagne aux buis), Roche à Lomme, Roche trouée, Tienne du moulin, Carrière de Frimoye, Linery, Tienne aux tassons, Zeverine, Roche Madoux, Grand champ.

La commune de Couvin a prévu la restauration de 16 ha de pelouses. Des partenaires comme Natagora et Ardenne & Gaume ont également mis à disposition des parcelles à restaurer. Pour les bois communaux, l’exploitation des pins sera terminée en principe pour fin septembre 2024. Les autres travaux de restauration pourront se prolonger jusqu’à l’automne 2025, en dehors des périodes de nidification. Les sites concernés : Revers, Faligeotte, Palija sud et nord, Carrière du Nord, Ry d’Aine, Roche Albéric, Tienne du lion, Les roches, Pré aux charmes, Boussu. 

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